Portrait – Dans le jardin de Pascal

Article : Portrait – Dans le jardin de Pascal
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29 août 2017

Portrait – Dans le jardin de Pascal

A la vue de belles fleurs ou plantes, de jardins et des espaces verts bien entretenus nous éprouvons souvent des sentiments particuliers : joie, bonheur, paix… Pourtant pour arriver à ces belles vues et à ces beaux résultats, il faut un travail en amont, celui du jardinage. Ceux qui pratiquent cette activité sont appelés jardiniers ou paysagistes, pour faire plus classe…lol. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre de l’un d’entre eux : Pascal.

Des débuts pas toujours « verts » 

Cheveux grisonnants, la cinquantaine dépassée, Pascal m’accueille dans son « bureau » : un grand espace vert, les jardins des bureaux du secrétariat général de l’Union Chrétienne des Jeunes Gens/Young Men Christian Association (UCJG/YMCA) de Lomé. «  Ici, c’est mon paradis. J’y passe toutes mes journées « . De nature très calme, Pascal nous raconte les débuts de sa carrière. Issu d’une famille modeste, il n’avait pas eu tous les moyens pour effectuer ses études dans des conditions adéquates. Après un échec au Brevet d’Etudes du Premier Degré (BEPC), il décide de surseoir à ses études et de se tourner vers l’apprentissage d’un métier.

Pascal, le jardinier. Crédit Photo : Bénédicta

Sur la route du métier

Sur recommandation de sa sœur aînée, il débute le métier de jardinier chez un ami de la famille. Cet homme possédait un grand jardin, dans sa maison – et avait les fleurs pour violon d’Ingres- dans l’un des vieux quartiers de Lomé : Amoutivé. L’apprentissage de Pascal dure quatre années. C’est au cours de cette période, qu’il acquiert la passion et l’amour de ce métier si délicat. Les bonnes méthodes de reproduction et d’entretien des plantes : le bouturage, le semis, le greffage, … Les différents noms des plantes, leurs vertus médicinales, les bonnes saisons de reproduction et quelques petits secrets, qu’il a bien voulu partager avec moi. Pour Pascal, aucune plante n’est mauvaise. C’est parce que ses vertus et ses propriétés ne sont pas connues que le commun des mortels pense qu’elles ne sont pas utiles. Après avoir bien maîtrisé, les ficelles du métier et fort de son expérience, il décroche un poste de jardinier dans une société d’exploitation maritime du pays. Au bout de quelques années d’exercice, Pascal est mis au chômage technique suite à la faillite de son employeur. Retour à la case départ.

Renouveau sous les cieux

Pascal se retrouve sans emploi mais grâce à ses anciennes relations professionnelles, il décroche quelques petits boulots de jardinage chez les particuliers. De fil en aiguille, il est recruté par l’UCJG pour être leur jardinier. Et c’est depuis 1995 qu’il est le maître des jardins, du centre. Son autre dada, est l’entretien d’un petit carré d’une plante particulière, qui à première vue ressemble à un ‘jardin bien entretenu de mauvaises herbes’. Mais à ma grande surprise Pascal m’informe que je suis en face d’un jardin d’asters blanches   » Les asters blanches ont cette particularité de mettre en exergue les autres fleurs d’un bouquet « , m’apprend Pascal. Ainsi certains fleuristes du marché des fleurs d’Assiganmé (Grand marché de Lomé), lui font parfois appel lorsqu’ils sont en rupture de stock.

Plants d’asters blanches. Crédit photo : Bénédicta

Quel héritage pour la postérité ?

A la question de savoir, ce qu’il fera à sa retraite, il me répond :  « Je ne pourrai jamais m’arrêter de m’occuper des plantes et des fleurs ». Puis il ajoute :  « Le secret de cette profession : c’est d’avoir l’amour des plantes. Hormis cela on trouvera ce métier juste comme un gagne-pain, alors qu’il regorge de beaucoup de plaisir et de bien-être ». Il déplore également que ce métier ne soit pas valorisé et promu auprès des jeunes. A l’instar de son jeune fils qui a choisi de ne pas faire comme son père et a préféré se tourner vers le football. Néanmoins, Pascal est prêt à initier à ce métier toute personne intéressée et disponible. Il pense que ce serait égoïste de ne pas transmettre tout ce qu’il connaît.

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