Benedicta honyiglo

Sika et Djovi, jusqu’au bout

Elle est debout, face à la justice des humains. Les yeux hagards, les pupilles dilatées, elle semble ne rien fixer devant elle. Elle a les yeux dans le vide. Son esprit semble évadé de son corps. Elle est retournée dans leur chambre.

Deux corps gisaient au sol. Des membres disloqués baignant dans une mare de sang, des viscères éparpillées ; l’air était lourd, fétide, il empestait un mélange d’œufs pourris et d’ammoniac. Des yeux sortis de leurs orbites. Deux visages d’amants surpris en pleins ébats, méconnaissables. Au prétoire, on l’accuse d’être auteur de cette scène.

Ce jour-là, la mission annulée, Sika décida de rentrer plus tôt et n’appela pas Djovi. Elle savait que Djovi la trompait. Malgré le froid ambiant et l’air sec de l’harmattan, de la sueur perlait sur son visage, elle se tenait devant la maison, le regard fixé sur la porte mal fermée.

Tout allait bien pour eux, depuis leur mariage. Vint la période où Djovi désirait fonder une famille. Mais elle n’était pas prête. Il a fallu affronter cette situation et les multiples rendez-vous avec leur médecin. Puis la mauvaise nouvelle tomba net : Sika ne pouvait pas concevoir. Il voulait la quitter, mais pour elle ce n’était pas envisageable : avec ou sans enfants, il était à elle. Elle se trouvait à un point de non-retour.

En pénétrant dans la maison, elle pressentait qu’un drame allait se produire. Elle déposa son sac dans l’un des canapés en bogolan marron et blanc, enleva ses chaussures. Au milieu de la table centrale en verre aux pieds en palette de bois vernis, un trousseau de clés attira son attention, ainsi que deux verres remplis à moitié de vin.

Mécaniquement, elle se dirigea vers la cuisine sans savoir ce qu’elle y cherchait. Du four, se répandait dans l’air le parfum familier du poulet aux légumes que Djovi lui préparait aux occasions spéciales. Elle trouva, laissé là sur le plan de travail, en quartz blanc, un couteau dont elle se saisit.

Du couloir menant vers leur chambre, lui parvinrent des gémissements et des couinements. Dans sa poitrine, les battements de son cœur s’accélérèrent.

Sika la vit de dos, ses tresses rasta virevoltant. Elle chevauchait Djovi, remuant les reins, les fesses offertes au souffle du ventilateur qui pivotait dans un coin de la chambre. Sika se jeta sur elle et lui enfonça profondément dans le cou la lame du couteau qui rentra comme un pied dans la boue, un jour de pluie.

Djovi n’eut pas le temps de pousser son amante de côté. Il ne put s’extirper des draps qui l’entouraient et l’empêchaient de bouger. Il ne sut comment esquiver la furie de Sika. Elle se déchaina sur le corps de son mari. Elle le lacéra d’innombrables coups de couteau, arrachant le drap d’une main. Son sexe laissé en l’air ne fut pas épargné. Le chemisier blanc de Sika était maculé de sang, son visage tâché. Elle était déterminée à en finir avec les amants.

Elle revint à la fille, agonisant à côté du lit, avec la volonté de l’éventrer. On aurait dit que Sika voulait se venger sur les entrailles de l’infortunée, en sortir tout ce qui ferait de cette fille une mère si elle survivait. Dans une dernière lutte pour la vie, Djovi parvint à glisser du lit et tomba par terre.

Le poulet dans le four cramait et dégageait une fumée noire qui alerta le voisinage.

Les pompiers découvrirent dans la chambre une scène digne d’Hannibal Lecter.*

Le verdict tomba : réclusion criminelle à perpétuité.

*Hannibal Lecter : Hannibal Lecter est un tueur en série de fiction créé par le romancier Thomas Harris. Le personnage apparaît pour la première fois dans le roman Dragon rouge, paru en 1981.


Trois méthodes pour passer la fin d’année à l’hôpital ou dans l’au-delà

Connaissez-vous la première cause de mortalité des jeunes dans le monde ? Les accidents de la route. Chaque année, d’après l’ONU, environ 1,9 million de personnes meurent et entre 20 et 50 millions sont blessées dans des accidents de la route. Ces décès qui brisent énormément de familles touchent surtout les pays à revenus faibles ou intermédiaires, et le Togo en fait partie.

L’euphorie des fêtes de fin d’année, pousse parfois les usagers de la route à conduire avec imprudence. L’alcool, souvent au rendez-vous en cette période, est aussi l’une des causes.

Selon les ministères de la sécurité et des transports, 3 818 cas d’accidents ont été enregistrés au cours de ces six premiers mois de l’année 2022. Ces drames ont causé la mort de 347 personnes et ont fait 4 863 blessés.

Si vous faites le choix d’augmenter ces statistiques, voici 3 méthodes efficaces pour y arriver.

1ère méthode : Aller à moto sans casque

Dans les pays en voie de développement, l’utilisation des deux-roues comme moyen de déplacement et de transport, devient très répandue. Au Togo, le port obligatoire du casque, est institué par le gouvernement togolais depuis 2013. Malgré cela, chaque année le bilan des victimes ne cesse d’augmenter. Certains contournent parfois cette loi tout en oubliant que leur propre vie est en danger.

Que l’on soit passager ou conducteur d’engins à deux roues, ne pas adopter le port systématique du casque pour préserver votre vie #SurLaRoute, peut vous envoyer en cas d’accident, directement à l’hôpital ou pire encore à la morgue.

Désormais, il faut que chacun se sente responsable et concerné par la sécurité routière, mais si ce n’est pas votre cas, mettez en pratique cette méthode hautement imprudente : ne pas porter son casque à moto.

2e méthode : Utiliser son téléphone au volant

Avec l’apparition des nouveaux outils de communication, le téléphone est devenu un appareil très répandu. Il est accessible à tous. Pourtant, certains n’en font pas toujours bon usage.

Il est courant de rencontrer des conducteurs d’automobiles ou de motos, utiliser leur appareil tout en conduisant avec légèreté.

C’est le plan idéal pour provoquer un accident, faire des victimes ou en être une soi-même.

Avec cette méthode, vous recevrez dans le meilleur des cas, vos cadeaux de Noël sur votre lit ou un bouquet de fleurs sur votre pierre tombale.

3e méthode : Conduire à toute vitesse et ne pas respecter le code de la route

Enfin la 3e méthode et non la moindre, qui vous garantit certainement et assurément de gagner le gros lot de la tombola de la mort. Il suffit de conduire à tombeau ouvert, l’expression même vous épargne les détails.

Ayez aussi comme leit-motiv :

  • ne jamais respecter les panneaux de limitation de vitesse
  • devenir champion, toute catégorie confondue, du plus grand brûleur de feux tricolores
  • conduire en état d’ébriété.

Cette méthode peut également garantir un séjour en prison pour homicide involontaire.

Cet article s’inscrit dans le cadre de la campagne contre l’insécurité routière menée par l’association Global Road Safety (GRS) avec l’Association des Blogueurs Togolais (ABT).

Pour plus d’informations et d’articles relatifs à la campagne, veuillez suivre les hashtags #TgRoutes et #SurLaRoute ou alors cliquez ici.


La perte des bonnes manières sur Internet

Dans nos interactions quotidiennes, nous rencontrons énormément de personnes (physiquement ou virtuellement). Selon les circonstances nous avons des impressions plus ou moins bonnes sur ces personnes. Parfois ces impressions se confirment. D’autres fois, non. Certaines personnes ont une intuition tellement forte, qu’on appelle généralement 6e sens, à tel point que la première impression que vous leur faites, s’avère souvent être exacte.

Les réseaux sociaux et nous

Pour ce billet, je m’appesantirai plus sur les rencontres virtuelles. Les réseaux sociaux (RS), le siège de nos interactions dans le monde actuel, sont le lieu par excellence de l’expression de nos émotions, de nos opinions et de notre caractère. En vrai, dans nos éducations, ce que nos parents, nos tuteurs, nos éducateurs nous apprennent en premier, ce sont les marques de respect envers l’autorité, envers nos aînés, nos supérieurs hiérarchiques. Nous pouvons donner pour exemples :

  • les salutations
  • la gratitude
  • la reconnaissance de ses torts en cas de mésentente ou de conflit
  • etc.

Habituellement, ces marques de politesse s’apprennent à la maison.

Je ne suis pas là pour refaire votre éducation, mais, mais, mais (3 fois mais…), je suis en train d’assister depuis quelques années à une déferlante de propos malodorants, de comportements désobligeants, haineux et j’en passe. Ces manières déplacées sont dues à la promiscuité que les RS ont désormais engendrée.

Tout le monde se permet de s’adresser à chacun, selon son humeur, sans tact, avec des mots semblables à un coup de couteau que l’on reçoit dans le dos (bien que je n’en ai jamais reçu, 😂 !!), qui vous font atrocement mal et vous envoient rejoindre vos ancêtres 6 pieds sous terre. Parfois vous décidez de répondre aux invectives. Surtout quand vous êtes d’une forte personnalité ne renonçant pas facilement. Dans le cas contraire, vous fermez vos comptes sociaux pour préserver votre paix intérieure. Et vous prenez un congé sabbatique loin d’internet.

Crédit photo : Benedicta H.

Pourquoi étaler ses mauvaises manières sur Internet ?

Parfois je me demande, qu’est-ce qui peut bien permettre cette outrecuidance sans bornes qui caractérise certains individus ? Ils s’adressent à vous sur les RS sans aucune politesse, sans étiquette, sans mots policés. Ils vous tombent dessus, gbam !! Comme une pluie togolaise (une pluie que la météo n’a pas prévue 😂), vous les retrouvez dans vos box avec des mots coupés qui ont perdu leur nature (Cc, slt, Xv,etc.). On dirait parfois un borborygme de petits personnages verts dans un  film de science-fiction de série B ou un gazouillis de bébé qui apprend juste à placer ses premiers mots.

Quelquefois ce sont de parfaits inconnus qui ont eu votre numéro par une tierce personne et qui vous écrivent pour la première fois soit pour vous demander un service soit pour vous solliciter pour une raison ou une autre. En seul message, ils ne vous donnent même pas le temps de digérer votre ayimolou matinal (si c’est en début de journée), votre coco et gaou (si c’est en après-midi) ou même votre kom et kalanmi (si c’est en soirée). Quelquefois ils vous saluent, se présentent, demandent le service et vous souhaitent incessamment le bonsoir. Imaginez que ce soit un appel téléphonique, cela donnerait un dialogue du type :

  • Allo ! Bonjour, je suis Mme Y, je vous appelle de la part de Mme. C’est pour vous demander de m’aider à avoir un rendez-vous avec M. Z qui est une de vos connaissances. Merci. Au revoir.

Quelle serait votre attitude ? Selon mon humeur, je vous ferais une leçon de bienséance et de morale. Je peux tout aussi vous remettre à votre place ou vous ignorer tout simplement. Ainsi, la prochaine fois, vous apprendrez à mieux vous adresser à une X personne que vous ne connaissez pas.

Quelque soit votre origine, si vous n’avez pas les bons codes de la décence, les notions de savoir-vivre, je vous invite à faire des efforts. Internet nous permet d’avoir le nécessaire en matière de bienséances. Il met le savoir à notre portée, entre nos mains. Cela nous permet d’avoir le comportement adéquat en société. Internet n’est ni un palais de justice ou une scène de pugilat, où l’on vient jeter son aigreur, son insensibilité ou sa haine.

Les conséquences corrigent mieux que les conseils

Pour ceux de la génération Y, dont je fais partie, le respect est essentiel et primordial. Je me rappelle de la première punition que j’ai reçue de mon père. J’avais hurlé sur mon frère aîné. Parce qu’il avait refusé de partager son orange avec moi. J’avais 6 ou 7 ans. Mon père m’avait donné, des coups dans la main avec un bâton. J’avais eu le choix de choisir l’objet de ma punition. J’en avais choisi un moyen. Après la correction, il m’a expliqué que je ne devais jamais manquer de respect à mes aînés. Il m’a ensuite envoyé présenter des excuses à mon grand frère.

La politesse, le savoir-vivre et les bonnes manières sont les locomotives qui nous font voyager sur les rails du respect des autres.

Jacques Caron
Retraité, Lecture Marche et Natation, Canada, Brossard, 1949

Au terme du cours de politesse, mon père m’avait offert quelques sous pour aller m’acheter des sucettes. Je n’ai jamais oublié. Et cette leçon est restée dans ma tête, plus de 30 ans après.

La politesse, le protocole et le savoir-vivre n’existent plus sur Internet. Faites attention, Internet n’oublie rien. Même vos futurs employeurs vous cherchent sur les RS pour connaître votre vraie personnalité, vos affinités et votre ‘’comportement ‘’ sur les RS.

Même si vous vous cachez derrière un pseudonyme, avec parfois un air suffisant derrière votre écran, pour pondre des insanités à longueur de journée. Sachez que votre adresse IP n’est pas une bonne protection pour vous. Dans les méandres du labyrinthe numérique qu’est Internet, celui qui veut, vous retrouvera et vous n’aurez que vos yeux pour pleurer.


Dix auteurs laissent leurs « Empreintes » dans la littérature togolaise

Horace a dit : « Les paroles s’envolent, les écrits restent », et moi j’ajoute « Écrire, c’est laisser un bout de soi dans l’histoire ».

Et depuis ce 26 juillet 2022, dix auteurs togolais viennent de graver leurs noms dans l’histoire de la littérature de leur pays, grâce à la sortie de ce recueil de nouvelles, intitulé « Empreintes ».

En effet, c’est au détour d’une soirée, que l’un des auteurs, Espoir Agbemele, propose à un ami de relever le défi de la création d’une oeuvre littéraire – en l’occurrence, un ensemble de nouvelles – avec dix auteurs togolais habitant différentes villes : Agou, Kaboli, Kara, Kpalimé, Lomé, Mango, Sokodé et Vogan.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Deux mois plus tard, le voici, ce recueil, qui débarque dans votre bibliothèque!

Empreintes, recueil de dix nouvelles relatant des faits de société communs à notre époque : infidélité dans le couple, arnaque sur les réseaux sociaux, coupure d’électricité qui entraîne un drame, suicide, et même une histoire de revenants, etc. À sa lecture, vous découvrirez l’immense talent des auteurs ainsi que la variété des styles.

Ces auteurs sont :

  • Abdel-Latif CISSE
  • Assohame Winiga Elfred TOMSUWA
  • Bénédicta HONYIGLO
  • Gérard MAHINOU
  • Kodjo AGBEMELE
  • Mamayou ALAÏ
  • Manzama-Esso KAROUWE
  • Nouran E. BINIZI
  • Raymond DZAKPATA
  • Tifoumnaka KOUBODENA

Crédit Photo : Editions Azur

Empreintes débarque dans votre vie, et après sa lecture, il vous en laissera assurément une (empreinte, je veux écrire !!).

Ce qui est sûr, vous en aurez pour votre argent😅. De plus, ce recueil est fièrement porté par la maison d’éditions Azur.

Je vous invite à prendre votre exemplaire pour apprécier ces perles littéraires !


Connaître le néré et l’adopter pour améliorer sa santé

Dans la savane africaine, plus précisément en Afrique de l’Ouest, il est un arbre que vous ne pourrez rater. C’est le néré (en bambara) ou le Parkia Biglobosa (nom scientifique).

Le néré, arbre-pharmacie de la savane

Dans la savane boisée du Togo, en passant par le Bénin, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou le Tchad, il est partout présent.

D’une hauteur inférieure à 20 mètres, arbre de la famille des Mimosaceae, le néré a un sommet étendu en ombrelle. Dans ma langue (ewé du sud Togo), il est nommé « Ewo – tchi ».

Des feuilles à la racine, en passant par l’écorce, les boutons floraux, les fruits ou les graines : tout est bon à consommer sur cet arbre. Certaines populations le nomment, l’arbre aux mille vertus.

Les fruits sont de grandes cosses à fruit jaune poudreuse un peu acidulée. Enfant, j’en étais friande. Malheureusement cela fait des années que je n’en ai plus mangé. A moins d’aller au nord du pays, il n’est plus courant d’en trouver dans nos marchés, de nos jours.

Les racines et les écorces sont utilisées pour traiter la bronchite, l’hépatite, la stérilité et certaines affections de la peau comme la lèpre.

Abre de Néré
Le néré. Crédit Photo : Par Vitellaria — Fotografiert von Vitellaria, CC BY-SA 2.0

Les boutons floraux peuvent être consommés en salade.

Les feuilles utilisées comme légumes après avoir été bouillies traitent également, différents troubles respiratoires et intestinaux ainsi que des infections parasitaires comme les vers intestinaux.

La pédiatre et nutrionniste togolaise, Dr Bassouka, est une grande promotrice de la consommation du néré. Pour cela, elle organise souvent des rencontres dans les écoles et collèges du Togo pour en encourager la consommation et faire connaître ses multiples avantages.

Pour moi, les graines qui, sont le trésor même de cet arbre méritent à elles seules une partie de mon billet (lol).

Les graines de néré, véritable moutarde africaine

Parmi la multitude de produits à utiliser pour relever le goût de sa cuisine, nous avons les sauces, les cubes de bouillon et les épices. Pour ne citer que ceux-là. Et chaque région du monde a sa préférence pour un type particulier de produits.

En Afrique de l’ouest, ce sont les graines du néré, à laquelle vous ne pouvez échapper, lorsque vous dégustez un repas traditionnel ou non.

Les graines de néré, riches en matière grasse, sont consommées après avoir été transformées (décortiquées, bouillies, fermentées, séchées). Elles sont soit réduites en poudre, agglomérées en boule soit utilisées en graines libres.

Graines de néré en poudre
Graines de néré en poudre : Crédit Photo : Bénédicta H.

Utilisées en assaisonnement, les graines au goût un peu chocolatée ont la qualité  de faire baisser votre tension artérielle : c’est un hypotenseur naturel.

Ces graines sont aussi riches en vitamine C, en fer et en acides aminées. Véritable source d’énergie, elles s’accommodent à toutes les sauces (sauce graine, sauce de sésame, sauce d’arachide, sauce d’épinards,…) et à certaines céréales comme le riz, le mil mieux encore avec les pâtes alimentaires.

Il y a quelques années, ayant eu un abcès, il m’a été conseillé d’en manger. J’ai effectivement apprécié ses effets miracles. Et depuis, le néré occupe une place de choix dans mon alimentation.

Adapter le néré à un marché international

Un aspect particulier de la moutarde de néré, est son odeur. Le néré a une forte senteur, personne ne peut le contester. Pourtant, cela ne gâche en rien ses merveilleuses vertus, lol.

C’est aussi une occasion certaine pour des entrepreneurs avisés de l’adopter, de modifier son aspect, sa texture, son odeur sans rien altérer à ses principes et le rendre compétitif sur le marché international.

L’entrepreneur togolais, Ayité Ajavon a tout compris. Il a trouvé la meilleure formule en transformant les graines de néré en poudre, mélangée à d’autres épices comme le gingembre, l’ail, l’oignon, etc : c’est Africube,  disponible presque partout au Togo, à un prix généreux pour tous les ménages.

Il est même en train d’envahir les épiceries en Afrique, en Europe et certaines villes des Etats-Unis d’Amérique.

Un véritable palliatif à tous ces cubes et bouillons dont le consommateur ne connaît pas toujours les composants.

Les graines de néré sont vraisemblablement UN PRODUIT QUI NE DOIT PAS DU TOUT MANQUER DANS VOTRE CUISINE !!!

sachet poudre de néré, dose individuelle
Africube, produit à base de graines de néré/Crédit photo : Bénédicta H.

Une recette aux graines de néré

Voici pour vous, une recette simple, nutritive et diététique pour savourer toute la richesse des graines de néré. Vous pouvez toujours l’adapter à votre façon.

Ingrédients pour 2 personnes

  • 3 verres de riz
  • Quelques morceaux de poulet frits
  • Des petits poissons fumés réduits en poudre
  • Du fromage peul frit et coupé en morceaux (wangash)
  • 1 cuillerée à soupe de poudre ou graines de néré
  • ½  cuillerée à soupe de gingembre et d’ail écrasés
  • 2 cuillerées à soupe d’huile
  • 1 oignon
  • 1 tomate fraîche
  • ½ poivron vert
  • ½ bouquet de feuille de persil
  • 2 ou 3 piments verts
  • Sel

Préparation

  1. Découper l’oignon en cubes, la tomate en lamelles ainsi que le poivron.
  2. Couper le persil finement.
  3. Laver le riz et l’égoutter.
  4. Dans la marmite faire chauffer l’huile, puis y incorporer l’oignon, mélanger. Ajouter la tomate, le poivron vert, le persil avec le gingembre et l’ail écrasés.
  5. Puis ajouter le soumbara et la poudre de petits poissons fumés, les morceaux de fromage frits, mouiller un peu et porter à ébullition. Goûter et saler selon votre goût.
  6. Y verser ensuite le riz en pluie, mélanger et mouiller à hauteur. Ajouter les piments que vous aurez éclaté au besoin si vous aimez les repas épicés (lol, attention à votre langue). Sinon vous pouvez les laisser en l’état.
  7. Couvrir et réduire le feu. Après 15 minutes, vérifiez la cuisson.
  8. Recouvrir de papier aluminium ou d’un tissu propre en coton. Refermer votre marmite.
  9. Laisser cuire encore 15 minutes. Vérifiez votre riz. Il est prêt.
  10. Bonne dégustation !

Et sinon, dites-moi, dans votre langue, comment appelle-t-on la moutarde de néré ? Chez moi, c’est Afiti.


Quand mon cœur balance entre Nollywood et Bollywood

Pour me distraire après la lecture, l’écriture et la cuisine, j’aime aussi regarder des films. Que ce soient les séries policières (Columbo, Derrick, Monk,…) les télénovelas (que j’ai arrêté de regarder depuis plus de 5 ans maintenant à cause des histoires répétitives) ou les films à l’eau-de-rose (qui durent moins de 90 mn, lol), je m’intéresse aussi aux films nigérians – Nollywood et indiens – Bollywood. Il n’y a quand même pas que Hollywood dans la vie…

Nollywood

Mon intérêt pour le cinéma africain naît vers la fin des années 90, lorsque par la faveur de l’harmattan [1], nous arrivions à capter la chaîne nationale ghanéenne (Ghana TeleVision). En effet, j’habite à Lomé, capitale togolaise, dans un quartier très proche de la frontière du Ghana, pays voisin.


 A cette époque déjà, les films nigérians commençaient à être diffusés tous les vendredis, dans un programme intitulé « Africa Movie » sur la chaîne ghanéenne. Au début des années 2000, c’est la libéralisation des médias au Togo. Les chaînes de télévision privées apparaissent. L’une d’entre elles, Radio Télévision Delta Santé (RTDS) se spécialise dans la diffusion des films nigérians, dont je deviens alors une inconditionnelle, lol.

Puis suit, une chaîne de radio et télé chrétienne, Radio Télévision Zion, dont le propriétaire et directeur, est un évangéliste, autrefois professeur d’anglais, Pasteur Adjaho Russel, bien connu du public togolais. Il possède une « franchise d’église ». Sa particularité est d’affubler les acteurs des films, de prénoms plus drôles les uns que les autres. Il fait aussi la traduction en langue locale dans un langage très fleuri.

Il a contribué à sa manière à la vulgarisation du cinéma africain plus particulièrement du cinéma chrétien nigérian.

Grâce aux chaînes Video On Demand (VOD) et à la forte demande de la diaspora nigériane et africaine en général, les scenarii de Nollywood ont beaucoup changé. Ce ne sont plus des histoires de reconversion religieuse et de lutte spirituelle, sur fond de musique traditionnelle. Nous assistons au quotidien des familles africaines de la classe moyenne : jeunes gens avec une ambition sociale, quête du bonheur familial, conflits dans le milieu professionnel, témoignage sur les violences conjugales, harcèlement sexuel, lutte et ambition politique, etc. Ce sont des productions, avec des castings très éloquents et des décors à la juste mesure, des réalités africaines de la « middle class » émergeante.

Crédit photo : https://www.profession-spectacle.com/nigeria-la-ruee-vers-le-nollywood-en-ligne/

Bollywood

Le premier film indien, que je me souviens avoir regardé, a pour titre « Le magicien de l’enfer ». Je ne me rappelle plus de l’histoire. Je devais avoir entre 6 et 8 ans, et c’était dans l’une des fameuses salles de cinéma de l’époque à Lomé : Le Togo. Ma mère, amatrice de cinéma, ne ratait jamais l’occasion de nous amener regarder les nouveaux films dès qu’ils étaient à l’affiche.

Je me souviens juste que j’ai eu beaucoup de frayeur et des pleurs aussi. Je l’ai retrouvé sur Youtube certes, mais je n’aurai plus le courage de le revoir, lol.

En  2007, j’ai acheté le DVD d’un film indien Devdas, sur les conseils d’un jeune vendeur ambulant malien de DVD. J’avoue que je n’ai pas été déçue. Un film à la sauce Roméo et Juliette avec des épices indiennes, que j’ai vu et revu à plusieurs reprises.

L’année 2009, marque le début du succès des feuilletons indiens, sur les chaînes africaines. Le Togo ne fait pas exception, à cette vague tant sur la chaîne nationale de télévision que sur les privées. Ce sont des feuilletons avec des histoires à rebondissement et leur lot d’effets spéciaux vraiment spéciaux. Entre autres, les énormes succès que furent Vaïdehi (avec l’actrice principale Pallavi Kurkani qui fit même une tournée dans la sous-région ouest africaine), Shree, et Kitani

Pour regarder les films de Bollywood, je vous préviens : il faut être de nature patiente ! Les films font entre 1 h 45 et 2 h, voire parfois 3 h, lol. Il m’arrive de regarder un film sur une semaine, quitte à faire beaucoup de retour en arrière. A terme, vous ne serez pas déçu.

Crédit : Pixabay.com

Ma liste

Préparez vos mouchoirs, si vous êtes plutôt fleur bleu, ou votre bol de pop-corn si vous voulez passer un bon moment de cinéma.

Avant de vous quitter, voici la liste de mes 11 derniers crushs cinéma : Nollywood versus Bollywood. Je précise qu’il n’y aucun ordre de préférence, c’est classé par ordre alphabétique.

                                                                     

NOLLYWOODBOLLYWOOD
A Trip To JamaicaGuilty
Chied Daddy
Haseen Dillruba : beauté envoûtante
La convocationLe Tigre Blanc
The Wedding Party 1 &
The Wedding Party 2 : Destination Dubaï
Règle de trois
Your ExcellencySombre fortune

Et pour finir un bonus : Namaste Wahala, un très beau film riche en couleur et en rebondissements, résultat d’une fructueuse collaboration entre des acteurs nigérians et indiens.

Vous m’en direz certainement des nouvelles, après avoir regardé au moins un film de cette liste !!

[1]Harmattan : vent sec venant du Sahara, soufflant de fin novembre à mi-mars. Le temps devient brumeux ce qui a souvent augmenté la réception des chaînes de radio et de télévision, dans mon environnement. En tout cas, je n’ai jamais compris cela, lol.


Interdits alimentaires : dis-moi ce que tu ne manges pas, je te dirai qui tu es

Lomé, Marché de Totsi, 11h45, le soleil est au zénith.

La mésaventure de Kokouvi

La classe est finie, les enfants rejoignent leur domicile.

Kokouvi(1), 9 ans, est inscrit à l’école primaire catholique de l’église Saint-Esprit de Totsi. Quelques centaines de pas et il rejoint sa mère au marché. Elle est revendeuse de légumes : tomates, piments, oignons, etc.

Habituellement, à la sortie des classes, il passe sa pause de midi avec sa mère. Il reprend à 14h30, après sa sieste et une rapide toilette. Mais avant, pour son déjeuner, il achète un repas auprès des revendeuses de nourriture du marché.

Ce jour-là, sa mère lui remet 500 F CFA pour acheter de l’akoumè (pâte de maïs fermentée ou non) et de la sauce tomate avec du kanlanmi (poisson frit), pour elle et Kokouvi.

Kokouvi, à son arrivée, apprend qu’il n’y a plus de sauce tomate. Il achète donc sa pâte de maïs. Il choisit alors d’y ajouter du fetridessi (sauce de gombo), avec un morceau de poisson fumé et du aglan (crabe). Le crabe est un aliment auquel il a toujours voulu goûter, mais que sa mère ne le préparait jamais à la maison. Il ramène le repas et le montre à sa mère avant de commencer à manger.

A peine il ouvre le bol que sa mère s’écrit :

« Eboboboéééé ! Deviya ola woum maaaa ? » (Cet enfant veut-t-il me tuer ?)

Elle renverse aussitôt le contenu du bol par terre. Ses voisines commerçantes la regardent d’un air effrayé. Elles pensent toutes à cet instant que Kokouvinon devenait folle.

« Kokouvinon(2), que se passe-t-il ? » lui demandèrent les personnes autour d’elle.

Les badauds commencent déjà à se rassembler. Les questions fusent de partout. L’enfant étonné a déjà les larmes aux yeux. Kokouvi parcourt la scène d’un regard qui va de sa mère au bol, puis du bol au contenu versé par terre.

Kokouvinon, connue pour son caractère bien trempé, est une dame qui ne se laisse pas faire. Dans la quarantaine, avec une forte corpulence, les cheveux coupés courts, elle inspire le respect.

Personne n’ose s’approcher d’elle. Et de toutes les façons, les curieux savent déjà qu’elle ne répondrait à aucune de leurs questions. Sa jeune sœur Da Yawa, qui est aussi revendeuse dans le marché, est appelée à la rescousse. Elle accourt aussitôt, pour voir ce qui se passait.

Une vingtaine de minutes plus tard, le calme revint. Kokouvinon est obligée de fournir un autre repas à son fils, qui troublé, avait perdu l’appétit.

« Ma sœur, depuis le mariage avec le père de Kokouvi, il y a certaines de mes habitudes alimentaires qui ont changé. Je fais désormais attention à tout ce que je prépare et fais à manger à ma famille. Il y a 8 ans, lorsque j’avais commencé à préparer des repas solides à Kokouvi après son sevrage, j’avais préparé du crabe avec adémè (corette potagère). Je ne savais pas que c’était une nourriture interdite aux membres de la tribu de mon mari. Le jour-là, j’ai eu la peur de ma vie. Mon fils a failli mourir. Aussitôt que sa bouche toucha le repas, il commença à se gratter, et des boutons lui apparurent sur tout le corps. J’étais dans une grosse panique. Heureusement, par le plus grand des hasards, son père était rentré plus tôt que d’habitude. Il l’a aussitôt amené chez un de ses oncles qui était tradi-thérapeute. Depuis ce jour, j’ai reçu une liste d’aliments interdits à la consommation. »

Crabes terrestres (cardisoma armatum ) Crédit : Bénédicta H.

Cette mésaventure que je viens de vous relater est tirée de faits réels. Pour le cas de Kokouvi, beaucoup ont plutôt pensé à une allergie aux crustacés qui est assez commune. Malheureusement, faire attention aux aliments à ajouter à leurs préparations culinaires est devenu le quotidien de certaines familles.

Les interdits par devoir

Dans mes recherches pour écrire ce billet, plusieurs interdits culinaires m’ont été rapportés. Mais hélas, les raisons qui sous-tendent ces interdits sont perdues dans la nuit des temps.

Ainsi, un ami dont la famille est originaire de la région des plateaux, précisément de la ville de Badou, m’apprend que dans leur tribu, il leur est interdit de consommer une espèce de crabes poilus que l’on retrouve à ces endroits. Le fonio, culture par excellence de cette région, leur est également interdit de consommation. Mon ami me rapporte que mystiquement, les grains de fonio auraient été utilisés comme des billes ou balles pour les armes à feu. D’après ses parents, ce fut au cours des combats contre les multiples ennemis, des fondateurs de leur village. C’est ainsi que les anciens ont laissé comme précepte de ne pas consommer cette céréale qui leur a permis de remporter bien des batailles.

Pour les Bè, tribu fondatrice de la ville de Lomé, l’interdit alimentaire se rapporte plutôt à un animal qui leur a aussi évité un malheur.

Dans leur fuite de la cité de Notsé (ville située à presque 95 km au nord de Lomé) dirigée par le roi Agokoli (qualifiée par certains écrits de monarque sanguinaire) vers des contrées plus clémentes, les Bè issus du peuple ewe, poursuivis par les envoyés du roi, ont vu toutes les traces de leurs pas, effacées par des nuées et des nuées de tourterelles. En effet, les oiseaux vinrent se poser sur leurs pas, on ne sait par quel miracle. La soldatesque envoyée à leurs trousses complètement perdue, ne sachant vers où se diriger, fut obligée de rebrousser chemin. Ainsi, ce groupe de personnes ne dut son salut qu’aux bipèdes à qui, ils vouèrent désormais un culte.

Tourterelle. Crédit : https://fr.depositphotos.com/

Pour la petite anecdote, moi, je suis ewe mais pas de Bè, et donc dans mon enfance, j’avoue qu’avec des cousins, nous avions mangé ce volatile tué à coup de lance-pierre, à plusieurs reprises… Lol.

Les interdits tribaux

Dame Emefa une autre, citoyenne approchée, originaire à moitié de la région de Défalé au nord Togo, m’apprend : « Dans mon village, il est formellement interdit aux femmes de goûter à la viande de chien, sous peine d’être bannie. Cette viande n’est préparée et mangée que par des hommes au cours de cérémonies initiatiques. Pourtant, elle est devenue un mets prisé à Lomé et consommée par tous. Moi, même de loin, je ne m’y approche pas », conclue-t-elle avec un air respectueux.

Au sud du Togo, une tribu appelé Péda a pour formel interdit de consommer la viande du python royal qu’ils ont pour totem. D’après certains, des scarifications en forme de traits couplés seraient visibles sur la face du serpent. Ainsi donc, toute personne issue de cette tribu reçoit à la naissance 5 couples de scarification de part et d’autres du visage. Ces traits sont communément appelés au Togo, « 2 fois 5 »

Le chat est aussi pour certains impropre à la consommation. Pourtant il est régulièrement l’hôte de certains festins, comme celui dont je parle dans ce billet. Particulièrement sa tête, réputée dotée d’un pouvoir de protection.

Mais le constat est tout autre face au melting pot inhérent à la capitale Lomé. Tous ces préceptes sont désormais de lointaines histoires jamais élucidées, dans la tête des populations originaires de ces milieux. Plusieurs bars arborent fièrement des noms qui invitent à la consommation de ces « viandes dites taboues ».

Bar restaurant dans la banlieue de Lomé. Crédit : C & C

Et vous, dites-nous en commentaires, quel aliment il vous est interdit de consommer pour des raisons familiales, tribales, ethniques ou par devoir ?

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Kokouvi(1) : nom donné aux garçons nés le mercredi, dans la culture ewe du sud Togo et Ghana.

Kokouvinon(2) : « non » qui signifie « mère » dans la culture ewe du sud Togo et Ghana est un suffixe, parfois ajouté aux prénoms des enfants, surtout les aînés et qui devient presque un nouveau prénom pour les femmes qui deviennent mère au cours de leur vie.


Gloria, la reine du « fait-maison »

Plus qu’un loisir, le « fait-maison » ou Do It Yourself (DIY) est un mode de vie. Créer ou confectionner soi-même des objets du quotidien, que ce soient des recettes de cuisine un peu particulières, des meubles de son salon ou des vêtements de sa garde-robe, est souvent source de bonheur. Et vous ne raterez sûrement pas l’occasion de le montrer fièrement à qui veut bien le voir.

En parlant de vêtements, aimeriez-vous réaliser vous-même une pièce de votre garde-robe ? Si oui, alors vous venez de frapper à la bonne porte. Accompagnez-moi pour faire la connaissance de Gloria, une passionnée de mode.

Gloria, dans une robe rouge drapée. Crédit : ellebulle.com

Les débuts de la passion de Gloria

Il y a une demi-douzaine d’années, sur un coup de tête, Gloria, la trentaine, togolaise de la diaspora vivant à Lyon, en France, a eu un déclic et s’est mise à la couture. Il faut dire qu’elle avait déjà quelques bonnes bases. Enfant, elle voyait sa mère leur coudre des vêtements à elle et à ses sœurs.

Certains gestes sont alors restés gravés dans sa mémoire.

En plus de cela, elle ne rate pas l’occasion de se former au quotidien à travers des livres et des documents spécialisés dans les techniques de la couture. Ces formations en autodidacte, lui permettent d’acquérir le doigté et d’avoir un large choix dans ses créations.

Elle décide alors de faire de cette passion, un loisir créatif.

Robe kimono en wax. Crédit : ellebulle.com

Lifestyle au quotidien 

Gloria aime chiner, c’est l’un de ses plaisirs quotidiens. Parfois au détour de ses virées, elle découvre des pièces magnifiques. Des pièces vintage qu’elle transforme en pièces de collection pour vous inspirer et vous donner des idées. Adepte de l’upcycling[1], Gloria applique à merveille la maxime de Lavoisier : Rien ne se perd, rien se crée, tout se transforme. Ainsi, elle redonne une deuxième vie aux vêtements, sacs, chaussures dénichées, en les customisant à la « manière Gloria ».

Robe blazer fait maison. Crédit : ellebulle.com

Elle a un blog créé avec l’aide d’un ami et une chaîne YouTube, sur lesquels elle partage ses créations. Et ses études en communication avec un master spécialisation en création graphique l’y aident beaucoup. Comme elle le dit : « Je veux partager mes créations, dans le but d’inspirer d’autres personnes à se lancer. »

Sur ce blog, très coloré et vivant, elle vous livre plein d’astuces. Vous y trouverez également un large choix pour votre garde-robe ainsi que pour la création d’accessoires, et je vous assure il y en a pour tous les âges !!. Vous mettrez un peu de soleil dans vos tenues, qu’elles soient de ville, de saison ou de soirée.

Pochette en wax. Crédit : ellebulle.com

Orienter sa passion vers une profession ou non ?

Avec les années qui passent, Gloria acquiert de la technicité et pense à développer ses activités. «Depuis deux ans, je peaufine l’idée de faire de cette passion , un métier. Mais je m’oriente plus vers la création de pièces plus « couture » », explique-t-elle. Cette orientation lui ouvrira certainement de nouvelles portes et amènera sûrement certaines personnes à embrasser la vision de Gloria.

Cape duchesse. Crédit : ellebulle.com

En attendant la concrétisation de ce projet, découvrez déjà sur son compte Instagram, de nouvelles tenues au moment où le printemps s’annonce en Europe.



[1] L’upcycling  ou le surcyclage : c’est transformer un produit pour lui donner une seconde vie, en le détournant de son usage premier.


La vérité sur Hidi Culture, avec Hidi Aurore Bessi Kama-Saba

A l’occasion de la journée du 8 mars, nous mettons à l’honneur une jeune femme togolaise.

Et pour changer un peu, nous vous proposons un entretien réalisé avec une actrice du monde culturel togolais, Hidi Aurore Bessi Kama-Saba. Elle est la responsable d’Hidi Culture, une plateforme qui œuvre dans le domaine de la littérature jeunesse africaine.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Hidi Aurore Bessi Kama-Saba, titulaire d’un baccalauréat scientifique. A l’université de Lomé, j’ai étudié à la faculté des lettres où j’ai obtenu une licence en anthropologie, option culture.

De l’anthropologie, vous êtes arrivés à la création de Hidi Culture. Qu’est-ce qui explique ce parcours particulier ?

Depuis mon enfance, j’ai la passion de la littérature, de la lecture, de l’écriture et des arts. J’ai aussi une affection particulière pour les enfants. J’ai donc créé en 2015 l’association les Enfants de Saint Pio-Togo au sein de laquelle j’organise des activités livresques ainsi que des ateliers artistiques. Le but est de développer l’amour de la lecture, la culture personnelle, la confiance en soi, l’éducation citoyenne et les talents artistiques chez les enfants.

Voulant apprendre davantage et professionnaliser mon travail autour des livres avec les enfants, j’ai opté pour un master 1 en bibliothéconomie à l’Université Senghor à Alexandrie, au cours de l’année scolaire 2018-2019. Cette formation a débouché sur un stage professionnel au sein de la section jeune et enfant de la bibliothèque d’Alexandrie en 2019.

En 2020, j’ai créé Hidi Culture, une plateforme de littérature jeunesse africaine, où je fais la promotion des livres jeunesse écrits par des auteurs africains résidant en Afrique et de la diaspora éditée par des maisons d’édition africaine. Hidi Culture propose aussi des astuces lecture aux parents afin qu’il transmette le goût de la lecture aux enfants.

Dans ma langue maternelle, le Kabye, une langue originaire du Nord Togo, « Hidi » signifie « Source« . Hidi Culture : la source de la culture, c’est-à-dire la lecture.

Hidi Aurore BESSI-KAMA SABA/Crédit : Hidi A. BESSI-KAMA SABA
Mais les activités de Hidi Culture se limitent-elles seulement à la promotion des livres ?

Evidemment, Hidi Culture n’est pas limitée, elle met aussi en lumière des auteurs, des illustrateurs, des maisons d’édition africaines ainsi que tout acteur culturel qui œuvre pour l’épanouissement socio-culturel de l’enfant.

Depuis quelques mois, Hidi Culture, en se basant sur l’expérience acquise au cours de ces années d’activité propose des packs composés de livres enfants et jeux aux parents. Cela, avec l’idée d’aider les enfants de 2 à 12 ans à développer le goût de la lecture, à stimuler leur imaginaire ainsi que leur créativité et leur permettre de s’épanouir pleinement.

Pourquoi particulièrement ce choix de la littérature jeunesse africaine ?

J’ai choisi de promouvoir les livres jeunesse africains ou qui mettent en valeur l’Afrique à travers les personnages et leur histoire. La raison est simple : ces livres permettent aux enfants de se retrouver dans leur monde, dans leur environnement. Ainsi, ils ont à leur disposition une histoire d’enfant avec les mêmes références enfantines. Elle parle des mêmes peurs, des mêmes rêves, des mêmes gestes et de la même manière de faire ou d’agir. Ce sera aussi l’occasion pour l’enfant de trouver des héros à qui s’identifier. Ce qui permet de développer son estime de soi, d’apprendre les valeurs liées à notre culture africaine.

Crédit : Hidi A. BESSI-KAMA SABA
Pour entrer un peu dans votre cercle privé (rires), que pouvons-nous encore apprendre sur vous ?

A part la lecture et les activités culturelles et artistiques avec les enfants, je suis mariée, maman de trois enfants. Je cherche l’argent en œuvrant dans l’entrepreneuriat social (rires) !

Sinon, j’aide aussi des jeunes filles à avancer et à s’épanouir à travers des rencontres et des échanges sur des sujets qui leur tiennent à cœur.

J’aime écouter, conseiller et motiver les gens qui sont autour de moi. Je reçois des messages où beaucoup de personnes me demandent des conseils sur le choix de conjoint, la vie familiale. Je prends plaisir à répondre. Avec la grâce de Dieu, peut-être deviendrai-je conseillère, qui sait (rires) ?

J’aime aussi la cuisine, concocter et créer de petits plats pour ma famille et mes amis.

Et quels sont les projets qui vous tiennent à cœur ?

J’ai des projets en cours comme la création d’un espace éducatif et socio culturel avec une médiathèque. Et la publication d’un livre (qui sait) ? Bref beaucoup de choses sont en cours (rires).

Crédit : Hidi A. BESSI-KAMA SABA

Hidi Aurore BESSI KAMA-SABA, nous vous remercions pour ce moment que vous avez bien voulu nous accorder.

C’est plutôt moi qui vous remercie pour l’occasion offerte. Si vous voulez en savoir davantage sur Hidiculture, Alors visitez ma page Facebook ou allez sur mon site.  

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Lumière sur quatre artistes togolais

Il arrive qu’à l’évocation du nom de certains pays, l’on pense automatiquement à un artiste connu ou à un sportif célèbre. Au Togo, nous avons nos Toofan et notre Shéyi Emmanuel Adebayor. Pourtant beaucoup d’autres artistes togolais mériteraient aussi d’être connus pour leurs œuvres, félicités pour leur production afin qu’ils atteignent un public plus large et diversifié.

Aujourd’hui, je vous offre un voyage de découverte dans le monde littéraire et artistique togolais.

Kokouvi Dzifa Galley : auteur dramatique, poète et conteur

Cet auteur prolifique n’est certainement plus à présenter pour ceux qui le connaissent mais pour les novices, nous allons fièrement nous prêter au jeu.

Kokouvi Dzifa GALLEY, est un écrivain togolais né en 1980 au Togo. Il est titulaire d’une maîtrise en Sciences économiques, obtenue à l’Université de Lomé, en 2004. En 2005, il participe  à la « Ruche Sony Labou Tansi », une résidence d’écriture, au Mali.

En 2009, il obtient une bourse Beaumarchais avec résidence d’écriture à la Comédie de Saint-Etienne en France. La bourse Beaumarchais est une bourse octroyée par  Beaumarchais-SACD une association française créée en 1987 pour faire connaître les auteurs émergents, en les aidant et en les soutenant par un accompagnement professionnel. Ce qui permet de révéler ces artistes au grand public. Au fil des années,  Kokouvi Dzifa GALLEY participe à d’autres résidences d’écriture au Togo, au Cameroun ou encore en France. De toutes ces collaborations, sortent plusieurs œuvres de poésie et de théâtre.

Pour les recueils de poésie, nous pouvons trouver par exemple :

  • Vagues à lame, Editions Unicité, France, 2020.
  • Bris de vie, bris de souffle, Editions Ponts de Lianes, Togo, 2017.
  • Une Poignée de pierreries (collective) Editions Jentaju, France, 2014.
  • Souffles d’écritures (collective), Les Ateliers d’Ecriture de la Maison Verte, France.
Kokouvi Dzifa Galley/Crédit photo : Facebook Kokouvi Dzifa Galley

Pour les pièces de théâtre, les œuvres produites sont :

  • Otages, Editions Awoudy, Lomé, 2020
  • Un pas avant…, Editions Awoudy, Lomé, 2018.
  • La Réserve in Balade théâtrale 3, Editions Awoudy, Lomé, 2018.
  • Arènes intérieures in Une saison au Tarmac, Editions Passages, France, 2018.
  • Peau de braise in Balade théâtrale 2, Editions Awoudy, Lomé, 2015.
  • Dés-espérances in Balade théâtrale, Editions Awoudy, Lomé, 2013.
  • In-certitudes in NOUVEAUX DESORDRES EUROPEENS, Editions Lansman, Carnières-Morlanels, 2009.

En 2014, il sort un recueil, intitulé L’Oracle a parlé et autres contes du Togo, aux Editions Ponts de Lianes, Togo.

A quatre reprises, il est finaliste du Prix littéraire RFI Théâtre, entre 2016 et 2020.  En 2012, il est lauréat du Concours de la meilleure nouvelle de langue française. En 2013, il est finaliste du concours de littérature des VIIème jeux de la Francophonie qui ont lieu à Nice, en France et en 2014, du prix Napoli Racconta, en Italie.

Kokouvi Dzifa Galley/Crédit photo : Facebook Kokouvi Dzifa Galley

Notre auteur est aussi membre d’Escale des Ecritures, l’association togolaise des dramaturges. Et pour inciter la jeunesse à s’intéresser un peu plus à la lecture et à l’écriture, il est aussi animateur culturel dans les bibliothèques, au Togo.


Kokouvi Dzifa GALLEY/Crédit photo : Facebook Kokouvi Dzifa Galley

Chérifa Tabiou: autrice et illustratrice

Au Togo, les auteurs de la littérature pour enfants ne sont pas si nombreux, tout comme les illustrateurs dans ce domaine. Alors, ce fut une belle surprise pour nous de découvrir Chérifa Tabiou, au détour d’une publication, dans un groupe sur Facebook. Nous allons tout partager avec vous, sur cette jeune autrice franco-togolaise.

Née au Togo, Chérifa Tabiou est une trentenaire vivant en France, plus précisément dans la région parisienne.

Cherifa TABIOU/Crédit photo : cherifatabiou.com

Depuis son enfance, Chérifa est une dévoreuse de livres, et comme on le dit si bien l’appétit vient en mangeant. A force de lire, elle s’invente désormais un univers propre avec des personnages sortis tout droit de son imagination, qu’elle prenait plaisir à dessiner et à colorier.

Se met alors en place, les marches de l’escalier, qui vont la mener vers ses passions que sont l’écriture et le dessin.

Entre-temps, elle quitte sa terre natale pour des études supérieures en France. Mais elle écrit et dessine toujours, tout le long de ses études, d’espagnol, d’anglais, de communication puis de ressources humaines. Avec une carrière professionnelle qui démarre, Cherifa nourrit toujours le rêve de devenir écrivain.

L’année 2014 est celle de la création d’un blog de partage littéraire Bouquins-Land. A l’occasion, faites-y un tour, vous ne pourriez-vous empêcher de lire tous les billets et de vouloir acheter très vite, tous les romans dont Chérifa parle si bien.

En 2017, c’est le déclic, elle décide de porter à la vie ce secret enfoui en elle, depuis son enfance : devenir écrivain. Pour Chérifa, la vie est trop courte. Elle décide de poser les marques pour atteindre son objectif. En parallèle, elle se remet au dessin et s’autoforme grâce aux outils à sa disposition.

Motivée par le désir d’écrire ses propres histoires, avec pour personnages principaux des afro-descendants, qui inspirent et envoient une image positive de la communauté noire dans la littérature contemporaine, elle sort son premier roman en auto édition en 2018 : « Dans la peau d’Audie ». C’est l’histoire d’une jeune trentenaire, dans sa quête du bonheur tant dans sa vie professionnelle que sentimentale. Elle décide de faire preuve d’audace, de culot, pour sortir du moule et s’affranchir des codes imposés, parce que victime de jalousie et d’a priori au sein de son entreprise, et incomprise par ses proches.

Elle ne s’arrête pas à la sortie de ce premier roman. Désireuse d’apporter plus de diversité dans la littérature jeunesse, Chérifa, mère de deux filles, sort en 2020 une collection d’albums jeunesse afin d’offrir aux enfants issus de la communauté noire, des héros qui leur ressemble : cheveux crépus, peau noire, etc. Ce sont les jumeaux, Aida et Eli, dans leur quotidien, avec leur famille et leurs amis. Dans cette collection, vous avez déjà cinq albums que vous découvrirez sur le site de Chérifa : https://www.cherifatabiou.com/ et achèterez certainement avec plaisir à vos enfants. Nous vous signalons que Chérifa illustre elle-même, la couverture et les images de ses albums. Une autrice tout à fait complète, en somme.

Les livres de la collection « Aida et Eli »/Crédit photo : cherifatabiou.com

Fiogbé Kouassi Emmanuel Sossou : l’artiste aux mille talents

Fiogbé Kouassi Emmanuel SOSSOU, professeur des collèges et lycées à la retraite, a plusieurs cordes à son arc. Né au Togo dans les années 1950, Emmanuel commença ses études au Togo pour les continuer au Bénin. Après son bac, il revint au Togo pour débuter une année de droit, qu’il abandonna très vite pour se tourner vers l’enseignement.

De la fin des années 1970 jusqu’à sa retraite en 2016, il fut tour à tour, professeur de mathématiques, de sciences physiques, de biologie. A côté de son métier d’enseignant, il prépare et obtient des diplômes professionnels en dessin d’art plastique. Ce qui lui permet de donner aussi des cours de dessin.

Emmanuel SOSSOU/Crédit photo : Facebook Emmanuel Sossou

Mais retournons en 1977, où Emmanuel rencontra le maître incontesté de l’art togolais, de regrettée mémoire le professeur Paul Ahyi (1930-2010), concepteur du drapeau togolais. D’élève, il est devenu le compagnon du professeur d’art, qui lui apprit ses techniques. Nous citerons entre autres : la sculpture,  la peinture à l’huile, au pastel, l’eau forte (une technique de gravure sur du métal) et le Zota.

Le Zota est une technique créée par le professeur Paul Ahyi, qui consiste à peindre sur une plaque de bois avec le feu. Zo signifie feu et Ta signifie dessiner ou peindre en langue ewe du sud Togo.

Œuvre réalisée au ZOTA, 2016/Crédit photo : Emmanuel Sossou

En digne disciple du professeur Paul Ahyi, Emmanuel Sossou a exposé ses œuvres partout dans le monde : en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Mauritanie, en Allemagne, en France, au Brésil, en Chine et aux USA, pour ne citer que ces pays. Nous retrouvons aussi certaines de ses œuvres  dans des collections tant privées que publiques, notamment à la Présidence du Togo, au siège de l’Ecobank  (ETI) à Lomé, à l’Hôtel du 2 Février, etc.

Tête de femme, 2021/Crédit photo : Emmanuel Sossou
Sculpture en bois/Crédit photo : Emmanuel Sossou

En plus de tout ce qu’il sait déjà faire, il faut ajouter la maîtrise de la guitare dont Emmanuel est un virtuose, il est aussi compositeur de chansons. Il a ainsi inspiré plus d’un artiste togolais. Nous pouvons citer RX Patou, Small Poppy, Black Joe ou Dana Freitas, pour ceux qui maîtrisent la scène musicale togolaise.

Tête de femme, 2020/Crédit photo : Emmanuel Sossou

Emmanuel est également un photographe accompli. Pouvons-nous dire qu’Emmanuel SOSSOU est un « polymathe » ? Certainement ! Aujourd’hui, il est le président de l’ASTAP (Association Togolaise des Artistes Plasticiens), association créée par le Professeur Paul AHYI.

Kokouda Amededjisso dit « Edmond Prince » : portraitiste et « stylographe »

Edmond Prince est un artiste de la nouvelle génération déterminé à se faire connaître. C’est au cours de nos vadrouilles sur les réseaux sociaux, que nous avons découvert ce talentueux artiste sur les stories instagram de Hey Manouchka. Après nos échanges très fructueux, nous avons voulu vous le faire connaître un peu plus.

Dessinateur depuis son enfance, il a mis son talent en veilleuse pour se consacrer à ses études.  Après l’obtention de son baccalauréat, il fit durant trois ans des études de gestion (comptabilité, contrôle et audit) à l’Université de Lomé avant de s’envoler pour l’Arabie Saoudite.

Edmond Prince/Crédit photo : Instagram Edmond Prince

En 2018, il revient sur sa terre natale, le Togo. Au début de l’année 2019, il prend la route du Ghana, pays voisin pour se perfectionner. Il y passa six mois avec un maître dans l’art, dans un atelier de « portrait style fine art ». A la suite, Edmond Prince, s’attacha fermement à ses outils de travail pour mieux développer son art. En août 2019, il passa son examen à l’ATTC (Accra Technical Training Center), une école du gouvernement ghanéen, soutenu par le Canada,  pour obtenir son diplôme.

Toujours souriant, Edmond Prince affirme qu’avec la passion du travail, la détermination et la foi en soi, tout est possible. Il maîtrise aussi bien le pinceau que le stylo à bille communément appelé « bic ». Avec tout ce talent, c’est sûr qu’il fait déjà partie de la relève artistique du Togo. A 29 ans, Edmond Prince espère que des horizons s’ouvriront à lui, comme il le dit lui-même : « Pour 2021, l’un de mes projets est la participation à des expositions. J’ai d’ailleurs des œuvres en cours de préparation. Je voudrais aussi travailler un peu plus dans la street (street art) en tant que muraliste et essayer encore plus de nouvelles techniques. Puisque je ne me définis pas en tant que spécialiste mais je me trouve plutôt dans la diversité.« 

Pour apprécier ses œuvres et le soutenir, faites un tour sur ses profils disponibles sur les réseaux sociaux aux adresses suivantes : instagram et facebook.

En attendant, en voici quelques unes.

Jaguar, exécuté au black pen/Crédit photo : Instagram Edmond Prince
Nelson Mandela, portrait réalisé au stylo bic/Crédit photo : Instagram Edmond Prince
Pop art en acrylique gloss sur toile/Crédit photo : Instagram Edmond Prince