Portrait – Rendez-vous chez Abdel le coiffeur
Nous fréquentons ce salon de coiffure depuis deux ans déjà et ce matin, nous avons décidé de connaître un peu mieux ce jeune coiffeur qui fait la beauté de nos chères têtes crépues.
Allons donc à la rencontre de Abdel, patron d’un salon de coiffure situé, à Djidjolé, quartier périphérique du nord de Lomé, un jeune homme plein d’ambition.

Des débuts bien ardus
La trentaine, de taille moyenne, arborant toujours un joli sourire, le jeune Abdel déclare non sans fierté : « Voici 2 ans que je dirige mon propre salon de coiffure, VIP’s Barber Shop. »
Après l’obtention de son Bac Série D (Sciences de la Vie et de la Terre), Abdel qui a toujours eu en tête de devenir un grand entrepreneur décide d’apprendre un métier : il opte alors pour la coiffure.
Au même moment, il s’inscrit en faculté de gestion à l’Université de Lomé (UL). Il s’arme de courage et signe un contrat d’apprentissage de 2 ans auprès d’un coiffeur de son quartier.
Difficile d’allier études et apprentissage mais déterminé qu’il est et avec l’objectif qu’il s’est fixé, il ne baisse pourtant pas les bras.
« J’estime qu’il n’y a pas de sot métier. Notre système éducatif francophone ne nous prépare pas vraiment à affronter la vie professionnelle après l’obtention de nos diplômes. C’est pourquoi j’ai pris les devants en allant apprendre un métier », soutient-il.
Le sacrifice porte des fruits
Le métier nourrit apparemment son homme, bien même nous dit-il. Avec ses recettes, il arrive à payer le loyer, l’électricité, l’eau et renouveler le matériel. Ses tarifs vont de 300 à 2 500 FCFA voire 3 000 FCFA et 5 000 FCFA pour un déplacement à domicile. Comme le nom de son salon l’indique, c’est un vrai coiffeur VIP. La preuve, certains artistes de la place, dont je me garderai de divulguer l’identité, font partie de sa clientèle.
Dès 7 h son salon est ouvert et selon les jours de la semaine, le nombre oscille entre 10 et 15 clients par jour. Les week-ends sont jours d’affluence : il reçoit environ 20 clients, par conséquent il ne ferme que vers 21h00.
Le futur, présage de belles choses
Pour faire face à toute cette clientèle et être serein les jours de coupure d’électricité (et oui, on ne peut faire confiance à la CEET*), il a acquis récemment un petit groupe électrogène. Très bel atout, pour être à l’abri.
« Avant en cas de coupure de courant, j’étais obligé d’utiliser des tondeuses à piles ou rechargeables, ce qui n’est pas toujours évident. Lorsque vous devez coiffer 2 ou 3 clients, les batteries sont vite à plat», nous explique-t-il.
Pour ses projets, Abdel n’en démord pas : « J’ai bien l’intention de reprendre mes études et d’obtenir ma licence en gestion option Ressources Humaines». Lesquelles études sont actuellement en stand-by car il lui reste encore des unités d’enseignements à valider. Mais en attendant, il veut bien former les 2 apprentis sous ses ordres. Ils s’occuperont de faire tourner le salon, car Abdel n’abandonne pas l’idée de son projet : ouvrir bientôt un autre salon voire deux.
Mais pour l’heure, souhaitons-lui, bon vent, non plutôt bonne coupe !!
*CEET : Compagnie Energie Electrique du Togo, société de distribution d’électricité au Togo
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