Quand mon cœur balance entre Nollywood et Bollywood
Pour me distraire après la lecture, l’écriture et la cuisine, j’aime aussi regarder des films. Que ce soient les séries policières (Columbo, Derrick, Monk,…) les télénovelas (que j’ai arrêté de regarder depuis plus de 5 ans maintenant à cause des histoires répétitives) ou les films à l’eau-de-rose (qui durent moins de 90 mn, lol), je m’intéresse aussi aux films nigérians – Nollywood et indiens – Bollywood. Il n’y a quand même pas que Hollywood dans la vie…
Nollywood
Mon intérêt pour le cinéma africain naît vers la fin des années 90, lorsque par la faveur de l’harmattan [1], nous arrivions à capter la chaîne nationale ghanéenne (Ghana TeleVision). En effet, j’habite à Lomé, capitale togolaise, dans un quartier très proche de la frontière du Ghana, pays voisin.
A cette époque déjà, les films nigérians commençaient à être diffusés tous les vendredis, dans un programme intitulé « Africa Movie » sur la chaîne ghanéenne. Au début des années 2000, c’est la libéralisation des médias au Togo. Les chaînes de télévision privées apparaissent. L’une d’entre elles, Radio Télévision Delta Santé (RTDS) se spécialise dans la diffusion des films nigérians, dont je deviens alors une inconditionnelle, lol.
Puis suit, une chaîne de radio et télé chrétienne, Radio Télévision Zion, dont le propriétaire et directeur, est un évangéliste, autrefois professeur d’anglais, Pasteur Adjaho Russel, bien connu du public togolais. Il possède une « franchise d’église ». Sa particularité est d’affubler les acteurs des films, de prénoms plus drôles les uns que les autres. Il fait aussi la traduction en langue locale dans un langage très fleuri.
Il a contribué à sa manière à la vulgarisation du cinéma africain plus particulièrement du cinéma chrétien nigérian.
Grâce aux chaînes Video On Demand (VOD) et à la forte demande de la diaspora nigériane et africaine en général, les scenarii de Nollywood ont beaucoup changé. Ce ne sont plus des histoires de reconversion religieuse et de lutte spirituelle, sur fond de musique traditionnelle. Nous assistons au quotidien des familles africaines de la classe moyenne : jeunes gens avec une ambition sociale, quête du bonheur familial, conflits dans le milieu professionnel, témoignage sur les violences conjugales, harcèlement sexuel, lutte et ambition politique, etc. Ce sont des productions, avec des castings très éloquents et des décors à la juste mesure, des réalités africaines de la « middle class » émergeante.

Bollywood
Le premier film indien, que je me souviens avoir regardé, a pour titre « Le magicien de l’enfer ». Je ne me rappelle plus de l’histoire. Je devais avoir entre 6 et 8 ans, et c’était dans l’une des fameuses salles de cinéma de l’époque à Lomé : Le Togo. Ma mère, amatrice de cinéma, ne ratait jamais l’occasion de nous amener regarder les nouveaux films dès qu’ils étaient à l’affiche.
Je me souviens juste que j’ai eu beaucoup de frayeur et des pleurs aussi. Je l’ai retrouvé sur Youtube certes, mais je n’aurai plus le courage de le revoir, lol.
En 2007, j’ai acheté le DVD d’un film indien Devdas, sur les conseils d’un jeune vendeur ambulant malien de DVD. J’avoue que je n’ai pas été déçue. Un film à la sauce Roméo et Juliette avec des épices indiennes, que j’ai vu et revu à plusieurs reprises.
L’année 2009, marque le début du succès des feuilletons indiens, sur les chaînes africaines. Le Togo ne fait pas exception, à cette vague tant sur la chaîne nationale de télévision que sur les privées. Ce sont des feuilletons avec des histoires à rebondissement et leur lot d’effets spéciaux vraiment spéciaux. Entre autres, les énormes succès que furent Vaïdehi (avec l’actrice principale Pallavi Kurkani qui fit même une tournée dans la sous-région ouest africaine), Shree, et Kitani…
Pour regarder les films de Bollywood, je vous préviens : il faut être de nature patiente ! Les films font entre 1 h 45 et 2 h, voire parfois 3 h, lol. Il m’arrive de regarder un film sur une semaine, quitte à faire beaucoup de retour en arrière. A terme, vous ne serez pas déçu.

Ma liste
Préparez vos mouchoirs, si vous êtes plutôt fleur bleu, ou votre bol de pop-corn si vous voulez passer un bon moment de cinéma.
Avant de vous quitter, voici la liste de mes 11 derniers crushs cinéma : Nollywood versus Bollywood. Je précise qu’il n’y aucun ordre de préférence, c’est classé par ordre alphabétique.
NOLLYWOOD | BOLLYWOOD |
A Trip To Jamaica | Guilty |
Chied Daddy | Haseen Dillruba : beauté envoûtante |
La convocation | Le Tigre Blanc |
The Wedding Party 1 & The Wedding Party 2 : Destination Dubaï | Règle de trois |
Your Excellency | Sombre fortune |

Et pour finir un bonus : Namaste Wahala, un très beau film riche en couleur et en rebondissements, résultat d’une fructueuse collaboration entre des acteurs nigérians et indiens.
Vous m’en direz certainement des nouvelles, après avoir regardé au moins un film de cette liste !!
[1]Harmattan : vent sec venant du Sahara, soufflant de fin novembre à mi-mars. Le temps devient brumeux ce qui a souvent augmenté la réception des chaînes de radio et de télévision, dans mon environnement. En tout cas, je n’ai jamais compris cela, lol.
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